Selon une loi biologique, tout être vivant est le résultat de l’action de deux forces vitales opposées. C’est la loi de “dilatation – rétraction” sur laquelle est fondée la morphopsychologie.
Table des matières
La forme détermine l’adaptation
La forme vivante exprime la manière dont l’organisme s’adapte suivant le milieu dans lequel il évolue.
Dans un milieu favorable l’organisme grandit, se développe, se multiplie et s’épanouit librement sans être entravé.
Il se dilate et tend vers la forme ronde, grâce à une forte poussée de l’instinct d’expansion.
Dans un milieu défavorable, quand il se sent en situation de danger, il se replie sur lui-même. Il cesse tout contact avec l’extérieur et se recroqueville pour se soustraire aux éléments nocifs.
L’organisme se rétracte, sa forme n’est plus ronde mais présente des zones plates et des zones creuses.
Ce mouvement actif de défense est l’expression de l’instinct de conservation.
L’exemple des végétaux
Pour comprendre ce double mouvement de la vie prenez l’exemple d’une plante dans la nature.
Poussée dans des conditions favorables elle bénéficie d’un climat et d’une exposition idéale. Elle dispose de tous les éléments nutritifs nécessaires à son épanouissement, de soleil et d’eau, en quantités optimales. Sa croissance s’effectue sans entrave : elle se développe, s’étend en hauteur, en largeur et en profondeur. Elle fleurit et se multiplie.
Que se passe-t-il si l’été est caniculaire et qu’il ne tombe pas une goutte de pluie pendant plusieurs mois ?
Cette même plante se retire, se recroqueville et se dessèche.
Pour subsister, elle cesse sa poussée vers l’extérieur et concentre toute sa force à l’intérieur pour préserver ses fonctions vitales. Elle disparaît de la surface de la terre. Résultat, la “crise” passée, l’adversité disparu, la plante réapparaîtra au printemps suivant.
“Il en est de l’homme comme de la plante : son développement dépend de sa sensibilité native, d’une part, et, d’autre part, des nourritures qu’il a reçues durant sa croissance, la réunion des deux suscitant selon les cas un processus de dilatation ou de rétraction.”
Louis Corman
L’action des deux mouvement vitaux, varie en fonction du patrimoine génétique, de l’environnement et de la période de vie (enfance, adolescence, maturité, vieillesse).
Les forces d’expansion et de conservation peuvent :
- s’opposer violemment, créant des conflits intérieurs,
- se compenser pour tendre vers l’équilibre de la personnalité
- s’alterner selon les âges de la vie
- composer entre eux en une combinaison plus ou moins harmonieuse.
Comment s’objective la loi de dilatation-rétraction sur un visage ?
Dans l’approche d’un visage, le degré de dilatation/rétraction permet de déterminer le type de prédominance de la personnalité.
La dilatation est majoritaire
Lorsque la dilatation est majoritaire dans un visage, la personnalité appartient au type extraverti (appelé le dilaté dans le jargon morphopsychologique).
Son visage est plus large que haut de forme ronde ou rectangulaire à angles arrondis.
L’Extaverti se caractérise par sa large ouverture au monde et aux hommes et sa souplesse d’adaptation.
Les zones du visage marquées de dilatation sont de formes rondes, pulpées, bombées et en relief.
Elles indiquent les domaines dans lesquels la personne est :
- à l’aise
- épanouie
- motivée
- performante
- résistante à la fatigue
- bien adaptée au milieu
- active là où la vie l’intéresse
La rétraction est majoritaire
Lorsque la rétraction est majoritaire dans un visage, la personnalité est de type introverti (appelé le rétracté) se caractérise par sa fermeture et adaptation sélective.
Le visage de l’introverti est étroit, plus haut que large de la forme d’un rectangle allongé.
Les zones du visage marquée de rétraction sont plates, légèrement rentrées dans le masque ou creuses.
Elles indiquent les domaines dans lesquels la personne est :
- hypersensible (au sens de réactive)
- faible
- fatigable
- mal adaptée au milieu
- sur la défensive
- en fermeture
- peu dynamique dans l’intérêt qu’il porte au choses
Le juste équilibre des forces
Lorsque qu’il y a équilibre des deux tendances, il s’agit du type mixte.
Le visage s’inscrit dans un ovale plus ou moins allongé ou un rectangle à angles arrondis.
Le type mixte est dans le juste équilibre. Il est à la fois réfléchi et méthodique ainsi que spontané et souple dans ses rapports sociaux.
Il se caractérise par sa pondération et la diplomatie.
Avant de passer à la description des types dominants, lisez attentivement cet extrait du livre du Dr Corman, Visages et caractères :
“L’opposition des Dilatés et des Rétractés n’est valable, comme on vient de le voir, que pour une première approche et sous réserve qu’elle ne soit pas prise au pied de la lettre, c’est-à-dire notamment qu’on considère les Rétractés comme n’étant pas dépourvus complètement d’expansion.”
Louis Corman
Il faut garder à l’esprit qu’il s’agit de “types de prédominance”
Traits de caractère généraux de l’Extraverti (Dilaté)
L’Extraverti a de grandes capacités sociales d’adaptation. De caractère facile, il est de nature plutôt optimiste et d’humeur joyeuse. Cependant il peut parfois être sujet à des élans de colère explosifs.
Il a besoin de s’exprimer, de se dépenser, de toucher, de s’extérioriser et d’agir. Il supporte mal la solitude.
Solide, il dispose d’une grande réserve d’énergie vitale dans laquelle il puise sans compter. Il est énergique, fort et puissant.
Très ouvert au monde qui l’entoure, ses contacts et ses échanges sont abondants et faciles. C’est un bon vivant. Gourmand, son équilibre est tributaire de toutes sortes de nourritures. L’Extraverti est ambitieux, il a besoin d’acquérir des biens matériels et de gagner de l’argent.
Il cède facilement aux sollicitations de l’extérieur auxquelles il a du mal à résister.
L’extraverti déteste les conflits et fait tout pour les éviter.
Dans tous les domaines de sa vie, il privilégie la quantité à la qualité.
Il perçoit le monde par la sensation, il a du flair et fonctionne à l’instinct.
Son monde est celui des réalités matérielles. Homme d’action et de terrain il s’adapte facilement à toutes les situations. Assez conformiste, il est attaché aux traditions, aux valeurs de la famille et du terroir.
Chez l’extraverti l’instinct se manifeste sans entrave.
Le bébé : exemple type de prédominance dilatée
A la naissance l’expansion domine : le bébé est passif et perméable.
Les premiers mois de sa vie sont marqués par l’expansion passive.
Le nourrisson est totalement dépendant de l’extérieur. Il fonctionne comme une éponge et absorbe sans frein et sans réserve toutes les nourritures captées pas ses 5 sens. Il s’agit d’aliments, de l’air respiré, des sons, des images perçues ainsi que les soins physiques prodigués par l’entourage.
Son adaptation à l’environnement est totale, il fusionne avec tout ce qui l’entoure, il se confond avec son entourage.
“(…) à cet âge de la vie, tout marque profondément, et l’âme gardera aussi bien que le corps, l’empreinte des milieux où l’enfant a vécu tout d’abord.”.
Louis Corman
L’expression de l’instinct de conservation est inexistante. (1)
L’organisme du nourrisson ne lui permet pas de choisir ce qui, dans son environnement est bon pour lui et de rejeter ce qui est nocif.
C’est une période où il n’est que réceptivité.
Ce sont ses parents qui ont la charge de faire cette sélection en constituant un “milieu de protection” dans lequel le bébé accumulera les forces nécessaires à son développement.
La fonction “croissance” prend toute la place.
En moins de 6 mois, le bébé double son poids. C’est la période pendant laquelle l’organisme se développe et s’épanouit le plus.(2)
Poussé par un fort instinct d’expansion, il se dilate : la tête et le visage du bébé sont de forme ronde, les chairs un peu tombantes.
(1) sauf prédisposition héréditaire à la rétraction
(2) à condition que “le milieu” de protection joue son rôle.
L’enfance : expansion active
Le bébé gardera cette prédominance dilatée passive jusqu’à ce que :
“La surabondance de ces forces pousse en effet l’enfant à sortir du cercle de protection dont on l’a entouré et à rechercher le contact d’influences nouvelles.”
Louis Corman
Il devient actif, apprend à se préserver de ce qui peut lui nuire grâce à l’oeuvre de l’instinct de conservation. Le visage change, il “perd” ses joues, les chairs deviennent plus fermes.
C’est l’expansion active, l’apanage de l’enfance.
Traits de caractère généraux de l’Introverti (le Rétracté)
Doté d’une force vitale réduite qu’il gère de manière économe, l’Introverti a besoin de périodes de repos.
C’est un hypersensible qui ressent tous les évènements de la vie avec intensité, les bonheurs comme les malheurs. Pour s’épanouir il a absolument besoin d’un milieu privilégié dans lequel il se sent en sécurité.
Mal adapté au monde social et matériel, il recherche la tranquillité et ce qu’il connaît.
La solitude ne lui fait pas peur, au contraire, il en a besoin pour se retrouver avec lui même pour se reposer et se ressourcer.
Dans tout les domaines il privilégie toujours la qualité à la quantité.
Son apparente froideur est la manifestation d’une réaction de défense. Complexe et secret, l’Introverti est difficile à connaître, pourtant lorsqu’il s’attache c’est profondément et durablement.
Il est contrôlé et réfléchi, indépendant et non influençable. Il se distingue par sa sensibilité, sa finesse et sa subtilité.
Son intelligence est plus logique et réfléchie que spontanée ; il est plus apte à l’analyse qu’à la synthèse.
Il résiste aux sollicitations, ses impulsions instinctives sont retenues , il est réservé et pudique.
La vieillesse : la rétraction extrême
Avec le vieillissement, les forces d’expansion diminuent et ce sont les forces de conservation qui prédominent.
En effet, pour subsister, protéger sa vie et sa sécurité, la personne âgée doit économiser les forces vitales qui lui restent. Elle le fait principalement en diminuant ses activités extérieures.
Durant cette période, moins mobile et moins alerte, elle limite également ses contacts avec les autres, parfois les rompt.
Cette étape de vieillissement se caractérise par la recherche d’un milieu de protection, comme celui dont le nourrisson bénéficie au début de sa vie.
La personne pour se rassurer, s’accroche à des habitudes acquises et rétrécie son univers à tout ce qui est “connu”. Elle est méfiante vis à vis de ce qu’elle ne connaît pas et le rejette.
L’intériorisation prend plus de place.
Tournée davantage vers le passé, auquel elle se réfère en permanence, elle tend à la régression. La pensée elle-même se sclérose.
C’est aussi une période ou la sensibilité est très vive, où la personne peut être susceptible, et faire preuve d’une grande exigence.
Physiquement, le visage devient plus étroit, il se creuse et se dessèche. Les yeux s’enfoncent dans les orbites. Le front prend plus d’ampleur alors que la mâchoire s’amenuise.
Ce schéma n’est pas une fatalité
Notez que ce schéma n’est pas une fatalité. Chez certaines personnes, au contraire, le mouvement d’expansion est présent jusqu’à la fin.
Il arrive même qu’un visage se dilate tardivement et s’épanouisse dans la rondeur, par rapport à une rétraction antérieure . C’est le cas de l’auteure Colette.
Jean Spinetta, dans son livre “le visage, reflet de l’âme” développe une idée qui me semble très intéressante.
“Le monde de la matière est régi par la loi de désagrégation alors que le monde de l’esprit est soumis à la loi de l’évolution sans fin. Ainsi, celui qui ne se lie pas aux forces de l’esprit, s’identifie à son corps physique régi par cette loi de désagrégation et, peu à peu, ses facultés déclinent.”.
Il est important de garder à l’esprit que chaque être humain est unique et les stades d’évolution morphologique présentés ici correspondent à une moyenne.
Entre les deux profils extrêmes que je vous ai présentés, respectivement le nourrisson pour t l’Extraverti et la personne âgée pour l’Introverti, il existe une infinité de types intermédiaires.
En effet, entre le début et la fin de la vie, l’évolution se marque par des types particuliers que je vous ferai découvrir dans de prochains articles.
Traits de caractère généraux du type mixte.
Chez le type mixte, la dilatation et la rétraction se complètent.
Le type mixte a une bonne stabilité de fond. Homme du juste milieu, à mi chemin entre l’extraversion et l’introversion, il allie la spontanéité à la réflexion et l’adaptation à l’individualité.
Au niveau relationnel, il sait tenir ses distances et être chaleureux. Il sait gérer les situations qui se présentent. Sa conduite est toujours mesurée.
Capable de souplesse, il s’ouvre quand le milieu leur est favorable et se ferme quand il ne l’est pas.
L’extraversion et l’introversion sont rarement réparties à part égale. La plupart du temps une des deux tendances influence davantage le caractère que l’autre.
J’espère que ce pas de plus, dans le monde de la morphopsychologie, vous aura donné encore plus envie d’en apprendre, et en attendant,
Soyez vous-mêmes et cultivez la différence !
@+ Isabelle
3 réflexions sur « La Morphopsychologie est fondée sur une loi biologique »
Merci pour cet article très intéressant !
Merci Nathalie
Article super intéressant !
Merci beaucoup.
Moi qui suis adepte du développement personnel, je ne connaissais pas la morphopsychologie… Une vraie belle découverte.