
Bonjour à tous ! Aujourd’hui je vais vous parler de l’évolution morphologique du visage au fil du temps.
Le visage, je ne vous apprends rien, change tout au long de la vie.
Du bébé grassouillet à l’adulte que vous êtes aujourd’hui, la seule chose qui n’a pas changé, est votre regard.

A l’instar du Sphinx j’aurais pu donner, moi aussi, une énigme à résoudre à Oedipe. Je lui aurais dit :
“Il est rond au printemps, allongé en été, redressé en automne et creusé en hiver. Qui est-il ? “
Le visage bien sûr !
Chaque grand cap de l’existence s’accompagne d’une évolution morphologique du visage qui correspond à un trait de personnalité.
Sous la pression de l’énergie vitale, le visage humain passe de l’enfance à la vieillesse en 4 temps.
J’y vois une similitude avec l’énergétique des saisons dans la tradition chinoise.
- petite enfance : Printemps – croissance
- adolescence : Été – mobilité et action
- maturité : Automne – maturité et récolte
- vieillesse : Hiver -fin de cycle
Table des matières
Préambule
Avant d’entrer dans le vif du sujet, je tiens à vous préciser deux ou trois petites choses.
Dans la réalité, les différentes évolutions morphologiques du visage ne se constatent pas à âge fixe.
Les transformations qui accompagnent les périodes clef de la vie, interviennent à des moments différents pour chaque individu.
En ce qui concerne l’évolution morphopsychologique du visage au fil du temps, je schématise volontairement dans un souci de clarté.
Bien entendu, l’évolution du visage s’opère graduellement entre deux caps de vie.
Le visage ne change pas brusquement de structure.
Personne ne se réveille le matin de son seizième anniversaire avec le nez de Pinocchio 😀

Parfois, les signes de transformation sont si discrets qu’ils ne sont perceptibles qu’à un regard averti.
Chaque individu évolue à son rythme.
Enfin, une dernière précision.
Au cours de cet article je décris des tendandes comportementales et psychologiques.
Gardez présent à l’esprit, que le fonctionnement (non conscient) adopté par un individu est dicté par son organisme.
C’est la manifestation de sa nature profonde, non pas de sa volonté.
C’est exactement comme le tétard qui vient de naître. Il ne décide pas de nager : il nage parce que c’est sa nature !
Evolution morphologique du visage au fil du temps : de la Dilatation à la Rétraction
Pour bien comprendre l’évolution morphologique du visage au fil du temps, il est important que vous ayez en tête la loi de Dilatation/Rétraction (base de la morphopsychologie).
Je vous en rappelle les principes en quelques lignes.
Selon cette loi biologique universelle, tout organisme vivant placé dans un milieu favorable à la vie, se développe, s’épanouit, s’étend et se multiplie.
C’est la manifestation de l’instinct d’expansion qui s’objective par la dilatation des formes.

JamisonII
A l’inverse, placé dans un milieu hostile, dans lequel il doit lutter pour survivre, l’organisme se dessèche, se replie et se recroqueville.
C’est la manifestation de l’instinct de conservation qui s’objective par la rétraction des formes.

JamisonII
Ces deux mouvements vitaux (dilatation et rétraction) sont actifs en chacun de nous à des degrés divers.
Avec l’âge, le visage se rétracte
La rétraction est une réaction de défense.
Tant qu’il est protégé des dangers qui l’entourent par son milieu familial, l’être humain ne mène aucune lutte.
En revanche, s’il reçoit une influence néfaste du milieu de vie, l’organisme vivant recule et cherche à s’épanouir sous de meilleurs auspices.
Chez l’être humain, chaque heurt de l’existence, s’imprime sur le visage, sous la forme d’une marque (rétraction).
Les zones rétractées sont celles qui “rentrent dans le masque” : elles sont plates, fines ou creuses.
Sur la photo ci-dessous les zones rétractées sont les yeux à demi fermés, très enfoncés dans l’orbite et les tempes creuses.
Quant à la bouche, abritée entre les promontoires que font le nez et le menton, elle est fine et très close, « en fermeture éclair« .

Un temps pour la Dilatation et trois temps pour la Rétraction
Au cours de la petite enfance, c’est l’instinct d’Expansion qui prédomine car la croissance l’exige.
La morphologie du visage est ronde (dilatation des formes).
Aucun angle n’est saillant et la ligne du profil suit une courbe arrondie qui serpente harmonieusement.
Les organes des sens sont ouverts et absorbent tout ce qui se présente.

En grandissant, l’enfant étend son territoire. Il devient plus hardi mais il n’est pas encore capable d’éliminer lui-même des dangers qui l’entourent.
Chacune de ses expériences d’enfant va développer son instinct de vigilance.
Il va être amené à choisir parmi les différentes influences celles qui sont favorables à son développement et rejeter celles qu’il ressent comme nocives.
Cette période marque l’entrée en jeu de l’instinct de conservation qui modifie le visage en 3 degrés.
La rétraction dynamisante
L’adolescence (grande enfance à jeune adulte) s’objective par une rétraction dynamisante qui va pousser le sujet à répondre à toute sollicitation par une action.

Le visage s’allonge, les côtés s’aplatissent et les zones réceptives (yeux – nez – bouche) se portent en avant, entraînant le front qui s’incline.
La rétraction intériorisante
La maturité se marque par la rétraction intériorisante qui correspond à l’avènement de l’action réfléchie.

Le visage recule comme s’il avait été heurté de face.
Les zones réceptives entraînées en arrière, s’abritent ou s’enfoncent dans le visage. Le front et le profil se redressent.
La rétraction extrême
La vieillesse creuse et dessèche le visage qui s’amenuise.
C’est la rétraction extrême (appelée aussi amenuisante ou desséchante).

Leroy_Skalstad
L’évolution morphologique du visage au fil du temps – Petite enfance
Naissance, jaillissement, poussée ascensionnelle vers la lumière et souplesse sont autant de mots qui caractérisent la saison du printemps dans la tradition chinoise.
Animée de la même énergie, la petite enfance est une période d’éveil où la force intérieure s’accumule pour répondre aux exigences de la croissance.
Ces premières années de vie, placées sous le signe de la réceptivité, sont déterminantes pour la formation du corps et de la personnalité.
La première année sous le signe de l’assimilation
Le bébé naît en état d’immaturité physique et psychique : il n’a aucune autonomie.
Les fonctions vitales ne sont pas encore au point.
Les fonctions actives sont en sommeil et il n’a pas d’individualité propre (conscience du moi).

Grâce à sa malléabilité, il est parfaitement adapté à son environnement avec lequel il fusionne littéralement.
Pour grandir et développer toutes ses fonctions, le nourrisson puise dans l’environnement toutes les nourritures* dont il a besoin.
*Il s’agit de nourritures au sens large : les aliments, la lumière, les contacts, les sons, les odeurs, les ambiances, les soins prodigués, l’amour…
Toutes les énergies sont mobilisées pour que la croissance s’accomplisse
Le Bébé est pure réceptivité et c’est passivement que tout son être se laisse pénétrer par le milieu qui l’entoure et le nourrit.
C’est de cette façon qu’il accumule la force intérieure qui va lui donner “la poussée ascensionnelle » et assurer la croissance incroyable des premiers mois. A cinq mois il double son poids et à deux ans le quadruple.
Le nourrisson n’a, ni effort à fournir, ni lutte à mener : il tète, dort, et profite de la douceur des bras de maman.
Totalement à merci de l’extérieur, le nourrisson a besoin, pour survivre, d’un “milieu de protection”.
Les parents qui jouent ce rôle, écartent tout ce qui peut nuire à sa sécurité, à sa croissance et à son libre épanouissement.

Cet accroissement n’est possible que si le milieu fournit à l’organisme d’abondantes nourritures, sans rien exiger de lui en échange.
Le visage du nourrisson : dilatation passive
A la naissance, nous l’avons vu l’instinct d’expansion prédomine : les formes sont dilatées et cette période est caractérisée par la passivité.
Morphologiquement
Le visage du nouveau né est rond :

- front très arrondi et très grand par rapport au visage
- sourcils écarquillés à distance de l’oeil
- yeux à fleur de visage, grands ouverts, bien écartés,
- regard vague, rêveur
- paupière supérieure légèrement tombante
- joues rondes
- nez concave et retroussé au bout
- narines ouvertes, bien visibles de face
- bouche grande, assez molle et souvent entrouverte
- la peau est tendre, les chairs peu toniques ont tendance à tomber.
Toute cette rondeur “molle” correspond à la dilatation des formes. Mais une dilatation atone (sans tonus) puisque les fonctions actives sont encore en sommeil.
Le dessin de la ligne de contour du visage est uniformément arrondi, les courbes sont régulières, les angles sont estompés, voire inexistants.
Caractéristiques comportementales et psychologiques

- grande réserve d’énergie vitale (puissance, santé, solidité)
- excellente adaptation, fusionne avec l’environnement
- Réceptivité sans nuance,
- dépendance, attente affective
- passivité
- large ouverture au monde extérieur
- grande capacité d’assimilation des données sensorielles
- Facilité de contact, sociabilité sans réserve
- hyposensibilité (réactivité lente à s’éveiller) absorbe indifféremment ce qui est favorable à l’épanouissement, ou nocif
- absence d’individualité, perméabilité
- vulnérabilité
Développement de la fonction motrice, expansion active
Vers la fin de la première année, la fonction motrice se développe. Elle s’objective par :
- développement des muscles masticateurs
- apparition des dents
- maîtrise des sphincters
- marche
Il assimile toujours passivement les nourritures qui se présentent, mais à présent, il est actif et il va au-devant.
A voir, sentir, entendre et être touché s’ajoutent regarder, goûter, écouter et toucher.

La nourriture du moment, c’est le mouvement.
A chaque sollicitation de l’extérieur, il réagit par une action motrice. C’est un plaisir et un jeu.
Jeu par lequel il fait l’apprentissage de la réalité, élargit son espace vital et s’adapte au monde extérieur.
Un certain refus de se laisser faire par le milieu est donc à l’origine du changement par lequel de passif, il devient actif. Or ce refus c’est aussi l’origine de la rétraction de défense.
Louis Corman
La conquête progressive de l’autonomie
A cet âge, l’enfant n’est pas encore capable de se défendre lui même des dangers qui se présentent lors de ses explorations hors du milieu de protection.
En élargissant peu à peu son “terrain de jeu” il se heurte à la réalité.

L’expansion active marque l’incompatibilité entre son désir d’indépendance et le libre épanouissement dont il jouit sous la dépendance du milieu de protection.
Dès lors, l’enfant est amené à faire un choix.
Accepter les influences qui constituent des nourritures favorables à son épanouissement et rejeter celles qu’il ressent comme nocives.
Les mécanismes de défense entrent en jeu ce qui permet à l’enfant de commencer à se constituer “un milieu d’élection” personnel qui peu à peu se substituera au “milieu de protection”.
Le visage de l’enfant : dilatation active (ou tonique)
A partir de sa deuxième année et pendant sa toute sa croissance, la dilatation active prédomine.
Les formes du visage sont toujours dilatées mais marquées d’éléments discrets de rétraction.

Morphologiquement
- front plus proportionné par rapport au visage
- apparition d’un léger creux à la racine du nez
- récepteurs sensoriels plus fermes, plus toniques et plus fins
- yeux grands ouverts, bien écartés, très mobiles
- regard brille d’un éclat plus vif
- pommettes saillantes
- joues moins pleines
- perte de concavité de l’arête nasale
- ailes du nez vibrantes
- mâchoire inférieure plus anguleuse
- relief visible des dents et muscles masticateurs
- angles mandibulaires saillants
- avancée du menton
- lèvres serrées plus fortement l’une contre l’autre
- les chairs sont toniques
La ligne de contour du visage dessine une courbe sinueuse où se succèdent sans angle et sans à-coups, des lignes droites et des courbes douces.

Caractéristiques comportementales et psychologiques
- grande réserve d’énergie vitale (puissance, santé, solidité)
- adaptation souple
- grande activité, mouvement
- large ouverture au monde extérieur
- facilité de contact, sociabilité
- affectivité expansive
- impulsivité
- influençabilité
- réceptivité
- dynamisme, vivacité
- grande capacité d’assimilation des données sensorielles
Evolution morphologique du visage au fil du temps : Adolescence
Dans la tradition chinoise, l’été, symbolisé par le Feu, correspond à la mobilité et l’action.
L’énergie de l’été favorise l’activité débordante et l’envie de communiquer, d’échanger, de sortir, d’aller au contact de la nature et d’exprimer sa joie de vivre.
Le corps exulte.

A ce stade de la seconde enfance, l’enfant a grandi et sa tendance expansive s’est confirmée, c’est l’énergie du feu qui lui insuffle le besoin de mouvement et de changement.
Premier degré de rétraction : naissance de l’homme d’action.
Pendant les premières années, la croissance a mobilisé une très grande quantité d’énergie vitale. Lorsqu’elle ralentit, une part de cette énergie devient disponible pour l’activité et la vie relationnelle.
Au contact de l’adversité , l’enfant dilaté actif que nous avons laissé au chapitre précédent se tourne prioritairement vers l’action et le mouvement : il devient un conquérant.

Sa grande perméabilité au milieu le fait agir impulsivement et sans grande retenue. Chez lui tout est flair et spontanéité, il répond à chaque sollicitation par une action immédiate.
Tout feu tout flamme, ce passionné obéit à son premier élan et met de l’ardeur dans tout ce qu’il entreprend.
C’est un idéaliste aux jugements tranchés qui aime relever des défis et gagner. Épris de liberté, de grand air et d’espaces immenses, il va de l’avant, en quête d’indépendance et d’aventure.
Aussitôt que les conditions de vie ne lui conviennent plus, il s’en détourne d’instinct et va chercher un ailleurs plus bénéfique.
Tout son être est tendu vers son milieu d’élection et il n’aura de répit que lorsqu’il l’aura réalisé.
Le visage du conquérant : Rétraction dynamisante
A l’image du corps entier, le visage se transforme.

- allongement
- aplatissement
- développement de l’ossature et des muscles
- affermissement des chairs
Morphologiquement
La disparition des rondeurs.
Elle aplatit le visage latéralement, comme s’il était pressé de chaque côté par des mains géantes.
Il s’ensuit un allongement et un changement de forme. De rond il devient oval.
L’aplatissement des tempes et des joues projette les zones réceptives vers l’avant.
De profil le front s’incline vers l’arrière tandis que le menton s’avance.

- aplatissement du front qui s’incline en arrière
- amincissement de la racine du nez qui rapprochent les yeux l’un de l’autre
- relief accusé au niveau des arcades sourcilières
- saillie des pommettes
- allongement du nez
- projection du nez vers l’avant (qui entraîne les parties voisines et crée un profil à lignes fuyantes
- inclinaison des oreilles
- de profil le nez et la bouche forment un bloc qui s’avancent vers l’avant
- avancée du menton
Les organes des sens restent ouverts mais sont positionnés sur des parties saillantes du visage.
Témoin de l’élan passionnel, la ligne de contour du profil suit un relief aux sinuosités accusées.

Caractéristiques comportementales et psychologiques
- activité incessante
- mouvement, changement
- grande réserve d’énergie vitale (puissance, santé, solidité)
- adaptation élective, donc difficile
- large ouverture au monde extérieur
- sociabilité sélective (relations qu’avec des groupes choisis)
- ardeur passionnelle et combative
- vivacité, entrain
- impulsivité, spontanéité
- instinct, flair
- sens pratique, débrouillardise
- perméabilité au milieu
- idéalisme
- besoin d’espace et de liberté
- loyauté
- sens de la justice
C’est ici que s’achève la première partie de l’évolution morphologique au fil du temps.
La semaine prochaine j’aborderai la maturité et la vieilless qui se marquent d’un degré supplémentaire de rétraction.
J’espère que cet article vous aura plus, je vous remercie d’avance pour vos commentaires.
Soyez vous-même et cultivez la différence.
@+ Isabelle